La nation russe, même en y comprenant les Petits-Russiens et Blancs-Russiens, occupe l’intérieur de l’empire sans en pouvoir remplir encore ie cadre. Presque nulle part, si ce n’est sur la mer Blanche et la mer Noire, si ce n’est avec les Ukrainiens le long de la Galicie orientale, le peuple russe n’atteint les limites de la Russie. Sur presque toutes ses frontières, il est entouré de populations d’origine étrangère divisées en deux bandes principales. l’une à l’est, vers l’Asie, composée de Finnois, de Bachkirs, de Tatars, de Khirghiz, de Kalmouks ; — l’autre plus considérable, mais non plus homogène, à l’ouest, vers l’Europe, sur le flanc le plus vulnérable de l’empire, le seul où la Russie confine à de puissants voisins. À certaines heures, ce peut être là pour le gouvernement de Saint-Pétersbourg un sujet de graves préoccupations.
Il est à remarquer que le principal élément de la nation, celui qui en forme le noyau, le Grand-Russien ne touche lui-même à ces populations occidentales de races différentes que sur un point, et cela au moins exposé, vers le golfe de Finlande, et par une région des plus pauvres et des moins peuplées. Au centre et au sud, entre l’ancienne Moscovie et les conquêtes de Pierre le Grand et de Cathe-