Page:Anatole France - Vie de Jeanne d’Arc, 1908, tome 1.djvu/22

Cette page n’a pas encore été corrigée

Son mystère fut-il représenté dans les trente dernières années du siècle, aux fêtes instituées en commémoration de la prise des Tourelles ? Le sujet, le ton, l’esprit, tout y est parfaitement approprié. Il semble toutefois étrange qu’un poème fait pour célébrer à la date du 8 mai la délivrance d’Orléans, place expressément cette délivrance à la date du 9. C’est ce que fait l’auteur du Mistère du siège, quand il met ces vers dans la bouche de la Pucelle : ==== Ayez en souvenance… Comment Orléans eult délivrance… L’an mil CCCCXXIX ; Faites en mémoire tous dis ; Des jours de may ce fut le neuf[1] ====

Voilà les principaux chroniqueurs du parti français qui ont écrit sur la Pucelle. Je puis me dispenser de citer les autres qui sont plus tardifs ou qui, traitant seulement de quelques épisodes de la vie de Jeanne, ne peuvent être examinés avec utilité qu’au moment où l’on entre dans le détail des faits. Dès à présent, sans nous inquiéter de ce qu’il peut y avoir à prendre dans la Chronique de rétablissement de la fête[2], dans la Relation du greffier de La Rochelle[3], et dans quelques autres

  1. Mistère du sièQe. vers 14 375-14 381, P. 559.
  2. Procès, t. V, pp. 285 et suiv.
  3. Relation inédite sur Jeanne d’Arc, extraite du livre noir de F hôtel de ville de La Rochelle, publ. par J. Quicherat, Orléans, 1879, in-8°, et Revue Historique, t. IV, 1877, pp. 329-344.