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SIÈGE D ORLÉANS

abstinence de guerre[1] . Les Godons acceptaient d’autant plus volontiers ces accommodements qu’ils se sentaient moins en état d’entrer en campagne. Pendant la minorité de leur roi mi-anglais, mi-français, le duc de Glocester, frère et lieutenant du Régent, et son oncle, l’évêque de Winchester, chancelier du royaume, se prenaient aux cheveux et leurs discordes ensanglantaient les rues de Londres[2]. À la fin de l’année 1425, le Régent se rendit en Angleterre où il passa dix-sept mois à calmer l’oncle et le neveu et à rétablir la tranquillité publique. À force de finesse et d’énergie, il y réussit assez pour rendre à ses compatriotes le désir et l’espoir d’achever la conquête de la France. En 1428, le Parlement d’Angleterre vota des subsides à cet effet[3].

Le plus subtil, le plus expert, le plus heureux en armes de tous les princes et capitaines d’Angleterre. Thomas Montaigu, comte de Salisbury et du Perche[4], qui avait beaucoup fait la guerre dans la Normandie, dans la Champagne et dans le Maine, recruta en Angle-

  1. Chronique de la Pucelle, p. 255. — Chronique de l’établissement de la fête, dans Procès, t. V, p. 286. — Le Maire, Histoire et antiquités de la ville et duché d’Orléans. Orléans, 1645, in-4o, pp. 129 et suiv. — Lottin. Recherches historiques sur la ville d’Orléans, Orléans, 1836-1845 (7 vol. in-8o, t. I. p. 197.
  2. Stevenson, Letters and papers, introduction, t. 1, p. XLVII. — De Beaucourt, Histoire de Charles VII, t. II. p. 17.
  3. Rymer, Fœdera, t. IV. part. IV, p. 135. — Mademoiselle A. de Villaret, Campagne des Anglais dans l’Orléanais, la Beauce chartraine et le Gatinais (1421-1428). Orléans. 1893, in-8o. pièces jnstif., p. 134. — Stevenson, Letters and papers, t. I. pp. 403 et suiv.
  4. 4. Monstrelet, t. IV, p. 300.