fermée depuis le matin. L’animal semblait lire dans la pensée de l’abbé et il remuait la queue comme un chien. Paphnuce se signa : la bête s’évanouit. Connaissant alors que pour la première fois le diable s’était glissé dans sa chambre, il fit une courte prière ; puis il songea de nouveau à Thaïs.
— Avec l’aide de Dieu, se dit-il, il faut que je la sauve !
Et il s’endormit.
Le lendemain matin, ayant fait sa prière, il se rendit auprès du saint homme Palémon, qui menait, à quelque distance, la vie anachorétique. Il le trouva qui, paisible et riant, bêchait la terre selon sa coutume. Palémon était un vieillard ; il cultivait un petit jardin : les bêtes sauvages venaient lui lécher les mains, et les diables ne le tourmentaient pas.
— Dieu soit loué ! mon frère Paphnuce, dit-il, appuyé sur sa bêche.
— Dieu soit loué ! répondit Paphnuce. Et que la paix soit avec mon frère !
— La paix soit semblablement avec toi ! frère Paphnuce, reprit le moine Palémon ; et il essuya avec sa manche la sueur de son front.