point entre eux sur le principe du monde et nous laissent incertains si la terre fut produite par l’eau, par l’air, ou, comme il est plus croyable, par le feu subtil. Mais les Grecs veulent tout savoir et forgent d’ingénieux mensonges. Qu’il est meilleur d’avouer notre ignorance ! Le passé nous est caché comme l’avenir ; nous vivons entre deux nuées épaisses, dans l’oubli de ce qui fut et l’incertitude de ce qui sera. Et pourtant la curiosité nous tourmente de connaître les causes des choses et une ardente inquiétude nous excite à méditer les destinées de l’homme et du monde.
— Il est vrai, soupira Cassius, que nous nous appliquons sans cesse à pénétrer l’impénétrable avenir. Nous y travaillons de toutes nos forces et par toutes sortes de moyens. Nous croyons y parvenir tantôt par la méditation, tantôt par la prière et l’extase. Les uns consultent les oracles des dieux, les autres, ne craignant pas de faire