qu’a-t-elle besoin de colonies, juste Ciel ! qu’en fait-elle ? que lui rapportent-elles ? Elle a dépensé à profusion des hommes et de l’argent pour que le Congo, la Cochin-chine, l’Annam, le Tonkin, la Guyane et Madagascar achètent des cotonnades à Manchester, des armes à Birmingham et à Liège, des eaux-de-vie à Dantzig et des caisses de vin de Bordeaux à Hambourg. Elle a, pendant soixante-dix ans, dépouillé, chassé, traqué les Arabes pour peupler l’Algérie d’Italiens et d’Espagnols !
L’ironie de ces résultats est assez cruelle, et l’on ne conçoit pas comment put se former, à notre dommage, cet empire dix et onze fois plus étendu que la France elle-même. Mais il faut considérer que, si le peuple français n’a nul avantage à posséder des terres en Afrique et en Asie, les chefs de son gouvernement trouvent, au contraire, des avantages nombreux à lui en acquérir. Ils se concilient par ce moyen la marine et