Giacomo Boni, qui vénère les livres sacrés de tous les peuples, fit observer alors que le tort de Gallion, que le tort des philosophes et des historiens romains, fut d’ignorer les livres sacrés des Juifs.
— Mieux instruits, dit-il, les Romains n’auraient pas gardé d’injustes préventions contre la religion d’Israël ; et, comme dit votre Renan, dans ces questions qui intéressaient l’humanité entière, un peu de bon vouloir et une meilleure information auraient peut-être évité de terribles malentendus. Il ne manquait pas de Juifs instruits, comme Philon, pour expliquer la loi de Moïse aux Romains, si ceux-ci avaient eu l’esprit plus large et un plus juste pressentiment de l’avenir. Les Romains ressentaient devant la pensée asiatique du dégoût et de l’effroi. S’ils avaient raison de la craindre, ils avaient tort de la mépriser. C’est une grande sottise que de mépriser un danger. En traitant d’imaginations criminelles et