Gallion pensait de même, pour des raisons tirées de l’observation de la nature.
— J’estime comme toi, ô mon Apollodore, que les règnes des dieux ne sont pas immortels ; et l’observation des phénomènes célestes m’incline à cet avis. Les cieux ainsi que la terre sont sujets à la corruption, et les palais divins, ruineux comme les demeures des hommes, s’écroulent sous le poids des siècles. J’ai vu des pierres tombées des régions de l’air. Elles étaient noires et toutes rongées par le feu. Elles nous apportaient le témoignage certain d’une conflagration céleste.
» Apollodore, les corps des dieux ne sont pas plus inaltérables que leurs maisons. S’il est vrai, comme l’enseigne Homère, que les dieux, habitants de l’Olympe, ensemencent les flancs des déesses et des mortelles, c’est donc qu’ils ne sont pas eux-mêmes immortels, bien que leur vie passe de beaucoup en longueur celle des hommes, et il est manifeste,