Page:Anatole France - Rabelais, Calmann-Lévy, 1928.djvu/36

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’an 1530, il s’inscrivait en ces termes sur le registre de la Faculté de médecine de Montpellier : « Moi, François Rabelais, de Chinon, diocèse de Tours, me suis rendu ici à l’effet d’étudier la médecine et me suis choisi pour parrain l’illustre maître Jean Schyron, docteur et régent dans cette université. Je promets observer tous les statuts de ladite Faculté de médecine, lesquels sont d’ordinaire gardés par ceux qui ont, de bonne foi, donné leur nom et prêté serment suivant l’usage et, sur ce, ai signé de ma propre main. Ce dix-septième jour de septembre, l’an de Notre Seigneur 1530. »

Que François Rabelais ait fait d’excellentes études de médecine, ce n’est pas douteux. Nous savons qu’il acquit surtout des connaissances approfondies en anatomie et en botanique. Sa curiosité, son ardeur pour la science étaient inextinguibles. Mais il était aussi très prompt au plaisir. Ayant trouvé à Montpellier joyeuse compagnie, il prenait sa large part des amusements auxquels se livrait la jeunesse de l’école. Nous tenons de lui-même qu’il se divertit beaucoup à jouer une comédie, ou plutôt une farce avec ses condisciples Antoine Saporta, Guy Bouguier, Balthazar Noyer, Tolet, Jean Quentin, François Robinet et Jean Perdrier. C’était une de ces farces dans le genre de Pathelin, si chères au peuple de France, au temps du roi Louis XII, pleines de traits vifs et de bon comique. Rabelais