le calcul à ses petites élèves. Elle dit à Rose Benoist :
« Rose Benoist, si de douze je retiens quatre, combien me reste-t-il ?
— Quatre ! » répond Rose Benoist.
Mlle Genseigne n’est pas satisfaite de cette réponse :
« Et vous, Emmeline Capel, si de douze je retiens quatre, combien me reste-t-il ?
— Huit ! » répond Emmeline Capel.
Et Rose Benoist tombe dans une rêverie profonde. Elle entend qu’il reste huit à Mlle Genseigne, mais elle ne sait pas si ce sont huit chapeaux ou huit mouchoirs, ou bien encore huit pommes ou huit plumes. Il y a bien longtemps que ce doute la tourmente. Quand on lui dit que six fois six font trente-six, elle ne sait pas si ce sont trente-six chaises ou trente-six noix, et elle ne comprend rien à l’arithmétique.
Au contraire, elle est très savante en histoire sainte. Mlle Genseigne n’a pas une autre élève capable de décrire le Paradis terrestre et l’Arche de Noé comme fait Rose Benoist. Rose Benoist connaît toutes les fleurs du Paradis et tous les animaux de l’Arche. Elle sait autant de fables que Mlle Genseigne elle-même. Elle sait tous les