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LES DIEUX ONT SOIF

l’aquarelle et lui demanda s’il était fait ainsi, son fiancé des Ardennes.

Elle appliqua sur le papier le regard de son œil morne, qui lentement s’anima, puis brilla, et resplendit ; sa large face s’épanouit en un radieux sourire.

— C’est sa vraie ressemblance, dit-elle enfin ; c’est Ferrand (Jules) au naturel, c’est Ferrand (Jules) tout craché.

Avant que le peintre eût songé à lui tirer la feuille des mains, elle la plia soigneusement de ses gros doigts rouges et en fit un tout petit carré qu’elle coula sur son cœur, entre le busc et la chemise, remit à l’artiste un assignat de cinq livres, souhaita le bonsoir à la compagnie et sortit clochante et légère.