Page:Anatole France - Les Sept Femmes de la Barbe-Bleue.djvu/286

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il tira sa montre.

— C’est l’heure. Adieu !

— Un mot encore, monsieur. Vous pouvez me sauver. Je…

— On n’est sauvé qu’en me prenant pour exemple. Vous devez me quitter ici. Adieu !

Et l’inconnu, d’un pas héroïque, d’une allure juvénile, s’élança dans le bois qui bordait la route. Christophe, sans vouloir rien entendre, le poursuivit : au moment de pénétrer dans le taillis, il entendit un coup de feu, s’avança, écarta les branches et vit le jeune homme heureux couché dans l’herbe, la tempe percée d’une balle et tenant encore son revolver dans la main droite.

À cette vue, le roi tomba évanoui. Quatrefeuilles et Saint-Sylvain, accourus à lui, l’aidèrent à reprendre ses sens et le portèrent au palais. Christophe s’enquit de ce jeune homme qui avait trouvé sous ses yeux un