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degrés de marbre entre des murs décorés de panoplies et de drapeaux et son vaste palier conduisait à une porte dont les battants s’ornaient de trophées d’armes et de grenades enflammées et que surmontaient les trois couronnes d’or décernées par le roi, le parlement et la nation au duc de Volmar, sauveur de sa patrie.

Saint-Sylvain et Quatrefeuilles s’arrêtèrent, glacés de respect, devant cette porte close ; à la pensée du héros dont elle les séparait, l’émotion les tenait cloués sur le seuil et ils n’osaient affronter tant de gloire.

Saint-Sylvain se rappelait la médaille frappée en commémoration de la bataille d’Elbrüz, et qui présentait à l’avers le maréchal posant une couronne sur le front d’une victoire ailée, avec cet exergue magnifique : Victoria Cæsarem et Napoleonem coronavit ; major autem Volmarus coronat Victoriam. Et il murmura :

— Cet homme est grand de cent coudées.