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man. Tu verras : c’est très joli chez nous ; il y a des canapés et des coussins à n’en pas finir. Mais il ne faudra pas tarder, parce que nous irons bientôt à la mer. »

Un maigre domestique parut dans la cour et jeta au milieu des cris aigus des écoliers un appel que n’entendirent pas les deux joueurs de marelle. Un gros garçon, qui se tenait par punition seul contre le mur avec la tranquillité de l’habitude, souffla dans ses deux mains ajustées en cornet :

— « Ewans, on te demande au parloir. »

Le surveillant s’approcha :

— « Monsieur Garneret, dit-il, vous ferez ce soir une demi-heure de piquet pour avoir rompu le silence qui vous était ordonné. Monsieur Ewans, allez au parloir. »

Ewans battit des mains, sauta de joie et dit à son ami :