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des leçons de français et de latin à cet enfant, nous pourrions nous entendre. »

Le marquis Tudesco ne parut point surpris. Il sourit et dit :

— « Certes, monsieur, puisqu’il vous est agréable, je me ferai une grande joie d’initier votre fils aux mystères du rudiment latin.

« Nous ferons de lui un homme et un citoyen, et Dieu sait jusqu’où ira mon élève, en ce beau pays de liberté et d’humanité. Il peut devenir ambassadeur, mon cher monsieur. Je dis : savoir c’est pouvoir.

— « Vous reconnaîtrez la boutique, dit le relieur ; il y a mon nom sur l’enseigne. »

Le marquis Tudesco, ayant caressé l’oreille du fils et salué le père avec une familiarité noble, s’éloigna d’un pas encore léger.