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tit. Jean battit l’air de ses bras et tomba la face en avant. Les hommes l’achevèrent à coups de baïonnette, puis la femme dansa sur le cadavre en poussant des cris de joie.

La bataille se rapprochait. Une fusillade nourrie balaya le quai. La femme partit la dernière. Le corps de Jean Servien resta étendu sur la voie déserte. Son visage avait pris une expression de tranquillité étrange ; il y avait à la tempe un petit trou à peine visible ; du sang et de la boue souillaient ces beaux cheveux qu’une mère avait baisés avec tant d’amour.