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donc vous l’envoyer avec un chapelain pour célébrer le mariage.

À l’église, pendant la cérémonie, Olivier songeait :

« Cette pucelle est gracieuse et belle à souhait, et j’ai trop de désir de l’embrasser pour regretter d’avoir fait ce gab. »

Le soir, après souper, la princesse Hélène et le comte Olivier furent conduits par douze dames et douze chevaliers dans une chambre où ils furent laissés seuls.

Ils y passèrent la nuit, et le lendemain des gardes les amenèrent tous deux devant le roi Hugon. Il était sur son trône, entouré de ses chevaliers. Près de lui se tenaient Charlemagne et les pairs.

— Eh bien, comte Olivier, demanda le roi, le gab est-il tenu ?

Olivier gardait le silence, et déjà le roi Hugon se réjouissait de faire trancher la tête de son gendre. Car de tous les gabs c’est celui d’Olivier qui l’avait le plus fâché.

— Répondez, s’écria-t-il. Osez-vous dire que le gab est tenu ?