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guerriers atrébates sur la frontière des Eduens où se rassemblait l’armée qui devait secourir les Gaulois d’Alésia. On fit le dénombrement de cette armée et il se trouva qu’elle était composée de deux cent quarante mille fantassins et de huit mille cavaliers. Le commandement en fut donné à Virdumar et à Eporedorix, Eduens, à Vergasillaun, Arverne, et à Komm l’Atrébate.

Après les longs jours d’une marche embarrassée, Komm parvint avec les chefs et les soldats aux pays montueux des Eduens. D’une des hauteurs qui environnent le plateau d’Alésia, il vit le camp romain et la terre remuée tout alentour par ces petits hommes bruns qui faisaient la guerre plus avec la pioche et la pelle qu’avec le javelot et l’épée. Il en tira un mauvais augure, sachant que les Gaulois valaient moins contre les fossés et les machines que contre des poitrines humaines. Lui-même, qui connaissait bien des ruses de guerre, il n’entendait pas grand’chose aux arts des ingénieurs latins. Après trois grandes batailles, durant lesquelles les fortifications