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XXXII

LES AILES DE PAPILLON


Chaque fois que je passe dans le parc de Neuilly, il me souvient de Clément Sibille comme de l’âme la plus douce que j’aie jamais vue effleurer cette terre. Il achevait, je crois, sa dixième année quand je le connus. Plus vieux d’un an, l’âge me donnait sur lui une supériorité que mes fautes me firent perdre. Le sort ne me le laissa voir qu’un moment ; et, après tant d’années écoulées, je crois le voir encore dans le feuillage, à travers une grille, quand je passe dans le parc de Neuilly.

Monsieur et madame Sibille y avaient une demeure où, dans la belle saison, j’allais avec