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lui fit une opération qui ne réussit pas ; le soir, le malade cessa de souffrir. Couché dans son panier, il tourna vers moi ses yeux aimables qui s’obscurcissaient, se souleva, remua encore une fois la queue et retomba. Il n’était plus. Et il m’apparut alors combien il avait été ; combien il avait agi, pensé, aimé, haï, tenu de place dans notre maison et dans notre pensée. Je pleurai des larmes amères et m’endormis. Le lendemain matin, je demandai si la mort de Caire était dans le journal comme celle du maréchal Soult.