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Adieu, monsieur de Terremondre. Je vous laisse avec monsieur Bergeret qui, n’ayant point de religion, ne tombe pas du moins dans les misères et les hontes de la religion facile, et qui, avec les faibles secours de l’intelligence que le cœur n’aide point, se fera un jeu de vous confondre.

Il dit et s’éloigna d’une ferme et roide allure :

— Qu’est-ce qu’il a ? demanda M. de Terremondre en le suivant des yeux. Je crois qu’il m’en veut. C’est un homme digne de respect. Mais il a le caractère difficile. Son esprit s’aigrit dans des querelles perpétuelles. Il est brouillé avec son archevêque, avec les professeurs du séminaire, avec la moitié du clergé diocésain. Il est fort douteux qu’il devienne évêque. Et je commence à croire qu’il vaut mieux, pour l’Église et pour lui, le laisser à la place où il est. Ce serait un évêque dangereux par son intolérance. Quelle étrange idée