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de petits cachalots que les marins appellent des oies de mer, à cause d’une certaine ressemblance dans la forme de la tête.

Mais miss Bell ne voulait pas croire que le monstre qui porta le poète Arion au promontoire de Ténare eût une tête d’oie.

— Monsieur Le Ménil, si, l’année prochaine, un dauphin vient encore nager autour de votre bateau, je vous prie, jouez pour lui, sur la flûte, l’hymne à Apollon delphique. Aimez-vous la mer, Monsieur Le Ménil ?

— Je préfère les bois.

Maître de lui, très simple, il parlait avec tranquillité.

— Oh ! monsieur Le Ménil, je sais que vous aimez beaucoup les bois et les clairières où les petits lièvres dansent au clair de la lune.

Dechartre, pâle, se leva et sortit.

C’était la scène de l’église. Marguerite, agenouillée, se tordait les mains, la tête entraînée au poids des longues nattes blondes. Et les voix de l’orgue et du chœur firent retentir la prose des morts :

Quand du Seigneur le jour luira,
Sa croix au ciel resplendira,
Et l’univers s’écroulera.

— Oh ! darling, savez-vous que cette prose