Page:Anatole France - Le Lys rouge.djvu/340

Cette page a été validée par deux contributeurs.


XXX


Enveloppée d’une mante de drap rose, Thérèse descendit avec Dechartre les degrés du perron. Il était arrivé le matin à Joinville. Elle l’avait fait venir dans le petit cercle des intimes, avant les chasses à courre, où elle craignait que Le Ménil, dont elle n’avait pas de nouvelles, fût invité cette année comme à l’ordinaire. L’air léger de septembre agitait les boucles de ses cheveux, et le soleil penchant faisait briller des points d’or dans le gris profond de ses prunelles. Derrière eux, la façade du château étalait, au-dessus des trois arcades du rez-de-chaussée, dans les intervalles des fenêtres, sur de longues consoles, des bustes d’empereurs romains. Le corps principal