insensibles, fait jaillir des sources dans les rochers.
— De la sorte, dit-il, j’ai été une manière de Moïse.
Il fouilla dans sa poche et tira de son portefeuille une lettre usée et tachée.
— Voici ce que m’écrit madame Raymond, l’académicienne. Je publie ses paroles parce qu’elles sont à sa louange.
Et, déployant les minces feuillets, il lut :
— « J’ai fait connaître votre livre à mon mari qui s’est écrié : « C’est du plus pur spiritualisme ! Voilà un jardin clos qui, du côté des lys et des roses blanches, a bien, j’imagine, une petite porte qui s’ouvre sur le chemin de l’Académie. »
Choulette goûta ces paroles mêlées dans sa bouche aux parfums de l’eau-de-vie, et remit soigneusement la lettre en son portefeuille.
Madame Martin félicita le poète d’être le candidat de madame Raymond.
— Vous seriez le mien, monsieur Choulette, si je m’occupais d’élections académiques. Mais est-ce que l’Institut vous fait envie ?
Il garda quelques instants un silence solennel, puis :
— Je vais de ce pas, madame, conférer avec diverses notabilités du monde politique et religieux, qui habitent Neuilly. La marquise de Rieu me presse de poser ma candidature, dans son pays,