que vous avez faite hier à la gare et qui n’était pas due au hasard, mais qu’une lettre avait amenée, une lettre jetée — rappelez-vous — dans la boîte d’Or San Michele. Oh ! je ne vous fais pas de reproches. Je n’en ai pas le droit. Mais pourquoi vous être donnée à moi, si vous n’étiez pas libre ?
Elle pensa qu’il fallait mentir.
— Vous voulez parler de quelqu’un que j’ai vu hier à la gare ? Je vous assure que ç’a été la rencontre la plus banale du monde.
Il fut frappé douloureusement de ce qu’elle n’osait pas nommer celui dont elle parlait. Il évita aussi de prononcer un nom.
— Thérèse, il n’était pas venu pour vous ? Vous ne le saviez pas à Florence ? Il n’est pas autre chose pour vous qu’un homme que vous voyez dans le monde et que vous recevez ? Il n’est pas celui qui, absent, vous a fait me dire au bord de l’Arno : « Je ne peux pas ! » Il ne vous est rien ?
Elle répondit résolument :
— Il vient quelquefois chez moi. C’est le général Larivière qui me l’a présenté. Je n’ai pas autre chose à vous en dire. Je vous assure qu’il ne m’intéresse en aucune façon, et que je ne conçois pas ce que vous pouvez croire.
Elle éprouvait une sorte de contentement à