me resterait pas un cheveu sur la tête, et je n’aurais plus le plaisir de vous voir qu’à travers quatre paires de besicles, sous le reflet protecteur d’une visière verte. Ce travail n’a pas été fait ; mais des matériaux suffisants ont été réunis pour permettre aux savants de se convaincre que les contes de fées ne sont pas des imaginations en l’air, et qu’au contraire, « dans bien des cas, ils tiennent, comme dit Max Muller, par toutes leurs racines, aux germes mêmes de l’ancien langage et de l’ancienne pensée ». Les vieux dieux décrépits, tombés en enfance, et mis hors des affaires humaines, servent encore à amuser les petits garçons et les petites filles. C’est l’emploi des grands-pères. En est-il un seul qui convienne mieux à la vieillesse de ces anciens seigneurs de la terre et du ciel ? Les contes de fées sont de beaux poèmes religieux oubliés par les hommes et retenus par les pieuses aïeules à la longue mémoire. Ces poèmes sont devenus puérils et sont restés charmants sur les lèvres molles de la vieille filandière qui les contait aux petits de ses fils, accroupis autour d’elle devant l’âtre.
Les tribus des hommes blancs se sont sépa-