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II
ÂMES OBSCURES
Tout dans l’immuable nature
Est miracle aux petits enfants ;
Ils naissent, et leur âme obscure
Éclot dans des enchantements.
Le reflet de cette magie
Donne à leur regard un rayon.
Déjà la belle Illusion
Excite leur frêle énergie.
L’inconnu, l’inconnu divin
Les baigne comme une eau profonde,
On les presse, on leur parle en vain :
Ils habitent un autre monde.
Leurs yeux purs, leurs yeux grands ouverts
S’emplissent de rêves étranges.
Oh ! qu’ils sont beaux, ces petits anges,
Perdus dans l’antique univers !