Page:Anatole France - Le Jardin d’Épicure.djvu/262

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
248
LE JARDIN D'ÉPICURE

POLYPHILE.

Et l’on a poli de même le mot absolu qui finit la phrase. Quand vous êtes entré je faisais deux petites réflexions à l’endroit de ce mot d’absolu. La première est que les métaphysiciens montrèrent de tout temps une sensible préférence pour les termes négatifs comme non-être, in-tangible, in-conscient. Ils ne sont jamais si à l’aise que lorsqu’ils s’étendent sur l’in-fini et sur l’in-défini, ou s’attachent à l’in-connaissable. En trois pages de Hegel, prises au hasard, dans sa Phénoménologie, sur vingt-six mots, sujets de phrases considérables, j’ai trouvé dix-neuf termes négatifs pour sept termes affirmatifs, je veux dire sept termes dont le sens ne se trouvait pas détruit à l’avance par quelque