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1866, une étoile s’allumer tout à coup dans la Couronne boréale, briller pendant un mois, puis s’éteindre.

Cette étoile n’annonçait point le Messie ; elle attestait seulement qu’à une distance infinie de nous une conflagration effroyable dévorait un monde en quelques jours, ou plutôt l’avait autrefois dévoré, car le rayon qui nous apportait la nouvelle de ce désastre céleste était en chemin depuis cinq siècles, et peut-être depuis plus longtemps.

On connaît le miracle de Bolsène, immortalisé par une des Stanze de Raphaël. Un prêtre incrédule célébrait la messe ; l’hostie, quand il la brisa pour la communion, parut couverte de sang. Les Académies, il y a seulement dix ans,