Page:Anatole France - Le Jardin d’Épicure.djvu/208

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

justice inique des concours ? Puisqu’on a toujours reconnu aux femmes une exquise habileté à soigner les malades, puisqu’elles furent de tout temps des consolatrices et des guérisseuses, puisqu’elles fournissent à la société des infirmières et des sages-femmes, comment ne pas louer celles qui, non contentes de l’apprentissage nécessaire, poussent jusqu’au doctorat leurs études médicales et s’accroissent ainsi en dignité et en autorité ?

Il ne faut point se laisser emporter par la haine des précieuses et des pédantes. Il est de fait que rien n’est odieux comme une pédante. Pour ce qui est des précieuses, il faudrait distinguer. Le bel air ne messied pas toujours, et un certain goût de bien dire ne gâte pas une femme.