comme un veneur, comme un fauconnier, comme un laboureur, et le voilà qui parle comme un juge. Il est de tous métiers. La galanterie n’en est pas un, sans doute. Mais le bonhomme en parle volontiers le langage.
Il y est un peu précieux et ne ménage ni les charmes, ni les appas, ni les jeux, mots qui, à tout prendre, ont meilleure mine dans une fable que dans une tragédie. Il ne manque pas à faire d’une amante une bergère.
… Changé les bois, changé les lieux Honorez par les pas, éclaire^ par les yeux
De l’aimable et jeune bergère
Pour qui, sous le fils de Cythère, Je servis engagé par mes premiers sermens.
(IX, 2.)
On a cru qu’il y avait quelque affectation à dire que des bois sont éclairés par des yeux de femme ; mais, si tous les yeux sont construits de sorte à recevoir la lumière, il y a des yeux qui semblent en donner, et le poète n’a fait que traduire dans un vers charmant une sensation charmante. Il dit ensuite qu’il servit sous le fils de Cythère. C’est une habitude qu’il a de comparer l’amour soit à la guerre, soit à la chasse, soit à la pêche. Ses contemporains en faisaient tout autant.
Il ne faut rien perdre de ce qui peut servir. C’est une maxime d’économie qui s’applique à toutes les sortes de biens, à toute « chevance » (pour parler la langue de notre auteur) et aux richesses de la langue comme à toute autre richesse. Quand un mot de bonne qualité a malheureusement perdu son sens primitif et