de deux paroisses ou de trente-six paroisses, en parlant d’un vieil habit raccommodé avec des pièces de couleurs ou de nuances différentes. » {Vocabulairepour La Fontaine, p. 128.)
Ronsard disait à l’apprenti poète : « Tu pratiqueras bien souvent des artisans de tous mestiers, comme de marine, vénerie, fauconnerie, et principalement les artisans du feu, orfèvres, fondeurs, maréchaux, mine-ralliers, et de là tireras maintes belles et vives comparaisons avecque les noms propres des métiers pour enrichir ton œuvre et le rendre plus agréable et parfait. » (Abrégé de l’Art poétique françois.)
Le conseil était bon : La Fontaine ne savait pas, sans doute, que Ronsard l’avait donné ; mais lui, Jean, se le donna à lui-même et le suivit par goût, étant enclin à chercher en tous lieux des mots bien forgés et bien ouvrés.
Furetière, qui avait été l’ami de La Fontaine avant de devenir son ennemi, et qui fit le meilleur dictionnaire qu’on pût faire alors, sentait vivement tout ce qu’il y a de juste et de fort dans le langage des métiers. Il est fâché de voiries personnes de professions libérales connaître si mal le vocabulaire des artisans. « Un mathématicien, dit-il, pour parler de l’appui d’un levier, a recours au grec et l1appelle hypomocléon, parce qu’il ne sait pas le nom que lui donnent les ouvriers, qui l’appellent orgueil, t L’exemple est choisi par un maître grammairien, et le mot d’orgueil est admirablement imaginé.
On sait que la vénerie était un art, et un art fort noble. J’entends par là que les gentilshommes l’exer-