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Et cela est classique encore auprès de vers tels que celui-ci, qu’on trouve dans les Pensées d’août :

Mais sa taille bondit et chasserait le renne.

A quelques pages de distance, je remarque un maillot vagissant. Le pire est que toutes ces audaces sont minutieusement calculées. Parmi les plus fâcheuses manies de sa dernière manière, il faut noter la suppression de l’article, l’emploi de comparatifs ne se rapportant à rien :

…..Ce Pline au goût sûr et meilleur.

André Chénier en proie à sa flamme moins belle. …..Les rayons de cette ombre plus sûre.

Il aime beaucoup trop les verbes sans complément et dont le sens se trouve ainsi suspendu :

Despréaux l’éternel que toujours on oppose.

Notons encore une sorte de jargon qu’il a créé, et qu’on ne peut comprendre sans quelque sagacité. Que dites-vous des souvenirs retraçants et des souvenirs sortants, du désert qui reçut les écoliers plus courants, et de la miette finissante d’un pain ? Tout cela a rebuté le lecteur, qui n’a pas voulu chercher, au milieu de ces étrangetés disgracieuses, les vers fins et charmants qui abondent. Il y en a de fort bons dans la Fontaine de Boileau et dans les Èpitres à Villemain et à M. Patin. Et, d’ailleurs, les Pensées d’août ne contiennent-elles pas le délicieux sonnet sur cette jeune Genevoise « aux beaux regards contrits » et les stro-