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Elle-même composait des contes « dans la litière, en allant par pays ; car elle avoit de plus grandes occupations étant retirée[1] ».

Dans ces contes elle se proposait d’imiter Boccace, « si ce n’est en une chose qui est de n’écrire rien qui ne soit véritable ». Elle mit en contes, sous des noms supposés, son père, sa mère, son frère, son mari et elle-même, sans omettre la trappe de Bonnivet et les belles égratignures qu’elle avait faites à l’amiral.

Ces récits, écrits dans une langue ingénue et brave, devaient former un Décaméron à l’instar de celui de Boccace. Mais la conteuse n’avait fourni que sept journées quand la mort la prit. La meilleure des princesses expira, dans son château d’Odos en Bigorre, le 21 décembre 1549. Elle laissait une fille, Jeanne d’Albret, qui fut la mère de Henri IV.

  1. Brantôme.