des livres sous prétexte de surveiller Hannibal. Elle est désolée et c’est d’une voix dolente qu’elle appelle son protégé pour lui donner du lait. Vois ce visage attristé, Bonnard ! Tyran, contemple ton ouvrage. Tu les as tenus séparés, mais ils ont même visage, et tu vois, à l’expression pareille de leurs traits, qu’ils sont malgré toi unis de pensée. Cassandre, sois heureux ! Bartholo, réjouis-toi ! Ce que c’est que d’être tuteur ! La voyez-vous, les deux genoux sur le tapis et la tête d’Hannibal dans les mains.
Oui ! caresse ce stupide animal ! plains-le ! gémis sur lui ! On sait, petite perfide, où vont vos soupirs et ce qui cause vos plaintes.
Cela fait pourtant un joli tableau que je contemple longtemps ; puis, ayant jeté un regard sur ma bibliothèque :
— Jeanne, dis-je, tous ces livres m’ennuient ; nous allons les vendre.
C’en est fait : ils sont fiancés. Gélis qui est orphelin, comme Jeanne est orpheline, m’a fait