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nelles trottent dessous, comme des souris derrière un paravent.

Maître Mouche s’excuse d’être venu me déranger dans un moment… Il ne caractérise pas ce moment, mais je pense qu’il veut dire un moment où je n’ai pas de cravate. Ce n’est pas de ma faute, comme vous savez. Maître Mouche, qui n’en sait rien, n’en paraît d’ailleurs nullement offensé. Il craint seulement d’être importun. Je le rassure à demi. Il me dit que c’est comme tuteur de mademoiselle Alexandre qu’il est venu causer avec moi. Tout d’abord il m’invite à ne tenir aucun compte des restrictions qu’il a cru devoir apporter primitivement à l’autorisation à nous accordée de voir mademoiselle Jeanne dans son pensionnat. Désormais l’établissement de mademoiselle Préfère me serait ouvert tous les jours, de midi à quatre heures. Sachant l’intérêt que je porte à cette jeune fille, il croit de son devoir de me renseigner sur la personne à laquelle il a confié sa pupille. Mademoiselle Préfère, qu’il connaît depuis longtemps, est en possession de toute sa confiance. Mademoiselle Préfère est, selon lui, une personne éclairée, de bon conseil et de bonnes mœurs.