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OCTAVE FEUILLET[1]

Pendant la Terreur naturaliste, M. Octave Feuillet ne se contentait pas de vivre, comme Sieyès ; il continuait d’écrire. On croyait qu’on ne verrait pas la fin de la tourmente. On croyait que le régime de la démagogie littéraire ne finirait pas, que le Comité de salut public, dirigé par M. Émile Zola, que le tribunal révolutionnaire, présidé par M. Paul Alexis, fonctionneraient toujours. Nous lisions sur tous les monuments de l’art : « Le naturalisme ou la mort ! » Et nous pensions que cette devise serait éternelle. Tout à coup est venu le 9 Thermidor que nous n’attendions pas. Les grandes journées éclatent toujours par surprise. On ne les prépare pas par des excitations publiques. Le 9 Thermidor qui renversa la tyrannie de M. Zola fut l’œuvre des Cinq. Ils publièrent leur manifeste. Et M. Zola tomba à terre, abattu par ceux qui la veille lui obéissaient aveuglément. M. Paul Bonnetain fut, dans l’af-

  1. Honneur d’artiste, 1 vol in-18.