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et moi, sur le cadeau de noce que nous devons faire à Madeleine ; mon mari voudrait lui donner un service à café en argent. Je crois qu’une paire de girandoles seraient très convenables dans le salon d’un docteur. Il faut un peu éblouir la clientèle… Madame Delarche avait d’autres vues pour sa fille, mais comme elle me le disait si raisonnablement : « Les enfants doivent se marier pour eux et non pour leurs parents… »

On s’embrassa.

— Pierre, me dit avec un reste d’ardeur mon pauvre parrain, si tu trouves du préhistorique sur les bords de l’Euphrate, pense à moi.

Peu de jours après les fêtes du jour de l’an, j’allai prendre congé des dames Gobelin, qui demeuraient dans les combles d’une haute maison de la rue du Bac, sous une cage de verre bleu qu’un photographe occupait sur le toit. La maison très vaste regorgeait d’industries. Des magasins de thé, de vases de Chine et d’étoffes d’Orient parfumaient le rez-de-chaussée et l’entresol. À chaque étage, des plaques de cuivre vissées sur l’huis désignaient les arts et métiers qui s’exerçaient derrière ces portes. Au premier, on lisait :