À peu de temps de là, j’allai voir Mouron, Mouron pour-les-petits-oiseaux, qui habitait avec sa mère et ses sœurs un joli appartement dans la rue des Saint-Pères. Je trouvai chez lui le rustique Chazal à qui une barbe hirsute avait poussé tout de travers. Je serrai avec plaisir la petite main chaude de Mouron et la paume taillée en battoir de Chazal. Chazal était de passage à Paris et très pressé de retourner en Sologne où il dirigeait une exploitation agricole. Je confiai à ces deux bons amis la peine que me causait le choix d’une position sociale.
Mouron me demanda si je n’avais pas songé aux administrations de l’État et particulièrement au ministère des Finances où l’on pouvait, peut-être, avec du talent ou des protecteurs, obtenir une inspection. Il me conseillait de frapper à cette porte. Comme je lui promis que je le ferais, il m’avertit qu’il y avait un concours d’admission ; l’examen n’était pas bien difficile ; son cousin l’avait passé sans peine : on exigeait, croyait-il, un peu de calcul, la connaissance du français et une bonne écriture.
— Je te conseille, ajouta-t-il, de t’adresser à