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fibreuses sur lesquelles on distinguait à peine des lettres grecques tracées au pinceau, ce sont des révélations inouïes, dues, l’une à Sophar le Perse, l’autre à Jean, l’archiprêtre de la Sainte-Évagie.

» Je vous serai infiniment obligé de vous occuper d’abord de ces travaux. Nous étudierons ensuite les manuscrits de Synésius, évêque de Ptolémaïs, d’Olympiodore et de Stéphanus, que j’ai découverts à Ravenne dans un caveau où ils étaient renfermés depuis le règne de l’ignare Théodose, qu’on a surnommé le Grand.

» Prenez, messieurs, s’il vous plaît, une première idée de ce vaste travail. Vous trouverez au fond de la salle, à droite de la cheminée, les grammaires et les lexiques que j’ai pu rassembler et qui vous donneront quelque aide. Souffrez que je vous quitte ; il y a dans mon cabinet quatre ou cinq Sylphes qui m’attendent. Criton veillera à ce qu’il ne vous manque rien. Adieu !

Dès que M. d’Astarac fut dehors, mon bon maître s’assit devant le papyrus de Zozime et, s’armant d’une loupe qu’il trouva sur la table, il commença le déchiffrement. Je lui demandai s’il n’était pas surpris de ce qu’il venait d’entendre.