Page:Anatole France - La Rôtisserie de la reine Pédauque.djvu/93

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Après le dîner, notre hôte nous conduisit dans une vaste galerie contiguë à son cabinet et qui servait de bibliothèque. On y voyait, rangée sur des tablettes de chêne, une armée innombrable ou plutôt un grand concile de livres in-douze, in-octavo, in-quarto, in-folio, vêtus de veau, de basane, de maroquin, de parchemin, de peau de truie. Six fenêtres éclairaient cette assemblée silencieuse, qui s’étendait d’un bout de la salle à l’autre, tout le long des hautes murailles. De grandes tables, alternant avec des sphères célestes et des machines astronomiques, occupaient le milieu de la galerie. M. d’Astarac nous pria de choisir l’endroit qui nous parût le plus commode pour travailler.