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Nous trouvâmes dans la salle à manger une table de trois couverts où M. d’Astarac nous fit prendre place.

Criton, qui faisait office de maître d’hôtel, servit des gelées, des coulis et des purées douze fois passées au tamis. Nous ne vîmes point venir le rôti. Bien que nous fûmes, mon bon maître et moi, très attentifs à cacher notre surprise, M. d’Astarac la devina et nous dit :

— Messieurs, ceci n’est qu’un essai et, pour peu qu’il vous semble malheureux, je ne m’y entêterai point. Je vous ferai servir des mets plus ordinaires, et je ne dédaignerai pas moi-même d’y toucher. Si les plats que je vous offre aujourd’hui sont mal préparés, c’est