qui suivit, chaque nuit, quittant leurs rayons, ils prenaient secrètement le même chemin. D’autres allaient on ne sait où.
Au récit de ces faits ténébreux, M. René d’Esparvieu se borna à dire, sans bienveillance, à son bibliothécaire :
— Mon pauvre monsieur Sariette, tout cela est bien étrange, bien étrange, en vérité.
Et, quand M. Sariette ouvrit l’avis de porter une plainte ou d’avertir le commissaire de police, M. d’Esparvieu se récria :
— Que me proposez-vous, monsieur Sariette ? Divulguer ces secrets domestiques, faire du bruit !… Vous n’y pensez pas !… J’ai des ennemis, et je m’en vante : je crois les avoir mérités. Ce dont je pourrais me plaindre, c’est d’être attaqué dans mon propre parti, avec une violence inouïe, par des royalistes fervents, qui sont bons catholiques, je veux le croire, mais fort mauvais chrétiens… Enfin, je suis épié, surveillé, guetté, et vous me proposez, monsieur Sariette, de livrer à la malignité des journalistes un mystère comique, une aventure burlesque, une affaire enfin dans laquelle nous faisons tous deux une assez piteuse