au jeune Maurice le saint ministère de ces anges gardiens que M. Delacroix avait si malencontreusement exclus de ses compositions. Et pour mieux exprimer sa pensée sur des sujets si sublimes, M. l’abbé Patouille empruntait à Bossuet des tours, des expressions, des phrases tout entières, qu’il avait apprises par cœur pour les mettre dans ses sermons, car il était fortement attaché à la tradition.
— Oui, mon enfant, disait-il, oui, Dieu a mis près de nous des esprits tutélaires. Ils viennent à nous chargés de ses dons ; ils retournent chargés de nos vœux. Tel est leur emploi. À toute heure, à tout moment, ils se tiennent prêts à nous assister, gardiens toujours fervents et infatigables, sentinelles qui veillent toujours.
— Parfaitement, monsieur l’abbé, murmura Maurice, qui méditait quelque heureux artifice pour émouvoir la tendresse de sa mère et obtenir d’elle une certaine somme d’argent dont il avait grand besoin.