furieux qui, dans sa résistance désespérée, se décolla un muscle du bras. Il fut conduit aussitôt dans une maison de santé.
Maurice dîna en famille et l’on sourit avec attendrissement quand Victor, le vieux maître d’hôtel, servit le rôti de veau. M. l’abbé Patouille, assis à la droite de la mère chrétienne, contemplait avec onction cette famille bénie du Ciel. Cependant madame d’Esparvieu était soucieuse. Elle recevait tous les jours des lettres anonymes si injurieuses et si grossières qu’elle les avait d’abord attribuées à un valet de chambre congédié, mais qu’elle savait maintenant être de sa plus jeune fille, Berthe, une enfant ! Le petit Léon lui donnait aussi des sujets d’inquiétude et de tristesse. Il n’étudiait pas, et avait de mauvaises habitudes. Il se montrait cruel. Il avait plumé vifs les serins de sa sœur ; il hérissait d’épingles la chaise où s’asseyait mademoiselle Caporal et avait volé quatorze francs à cette pauvre fille qui ne faisait que pleurer et se moucher du matin au soir.
Sitôt le dîner achevé, Maurice, impatient