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toi ? Ce n’est pas ta perversité, ta cruauté, ton ingratitude noire, ce n’est pas ton agnosticisme, qui peut s’admettre à la rigueur, ce n’est pas ton scepticisme qui pourtant est bien démodé (car depuis le réveil national, on n’est plus sceptique en France), non, ce qui me dégoûte en toi, c’est ton manque de goût, c’est le mauvais ton de tes idées, l’inélégance de tes doctrines ; tu penses comme un intellectuel, tu penses comme un libre penseur, tu as des théories qui sentent la radicaille, qui puent le combisme, des systèmes ignobles. Va-t’en ! tu me dégoûtes… Arcade, mon seul ami, Arcade, mon vieil ange, Arcade, mon cher enfant, écoute ton ange gardien : cède à mes prières, renonce à tes folles idées, redeviens bon, simple, innocent, heureux. Mets ton chapeau ; viens avec moi à Notre-Dame. Nous ferons une prière et nous brûlerons un cierge.


Cependant, l’opinion publique était encore émue ; la grande presse, organe du réveil national, en des articles d’une véritable élévation et d’une réelle profondeur, dégagea la philosophie de cet attentat monstrueux qui