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versaire qui lui fait, au pli du coude, une blessure pénétrante.

M. de la Verdelière arrête le combat qui avait duré une heure et demie. Maurice a l’impression d’un choc douloureux. On l’assied sur un banc vert contre un mur de glycines. Tandis que les chirurgiens pansent la plaie, il appelle Arcade et lui tend son bras blessé. Et quand le vainqueur attristé de sa victoire s’est approché, Maurice l’embrasse tendrement et lui dit :

— Sois généreux, Arcade, pardonne-moi ta trahison. Maintenant que nous nous sommes battus, je puis te demander de te réconcilier avec moi.

Il embrasse son ami en pleurant et lui souffle à l’oreille :

— Viens me voir et amène Gilberte.

Maurice, qui restait brouillé avec ses parents, se fit conduire au petit rez-de-chaussée de la rue de Rome.

À peine étendu sur son lit, au fond de la chambre à coucher dont les rideaux étaient déployés comme au moment de l’apparition, il vit s’approcher Arcade et Gilberte. Il commen-