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Sur ce mot, Théophile entra, et Bouchotte l’invita à remercier M. Maurice d’Esparvieu qui avait eu l’amabilité d’apporter un beau cachet de la part de madame la comtesse de la Verdelière.

Le musicien était heureux de sentir la douceur et la paix de la maison, après une journée de vaines démarches, de leçons insipides, de déboires et d’humiliations. On lui imposait trois nouveaux collaborateurs qui signeraient avec lui son opérette et toucheraient leur part des droits d’auteur ; et l’on exigeait qu’il introduisît le tango à la cour de Golconde. Il serra la main du jeune d’Esparvieu et tomba très las sur le petit canapé qui, cette fois, à bout de forces, manqua des quatre pieds et s’effondra soudain. Et l’ange, précipité à terre, roula épouvanté sur la montre, le briquet, le porte-cigarettes échappés de la poche de Maurice et sur les bombes apportées par le prince Istar.