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peuples éblouis de splendeurs : dentelle de pierre des cathédrales, roses éclatantes des verrières, fresques vivement coloriées où se déroulaient mille histoires merveilleuses, riches orfrois, brillants émaux des châsses et des reliquaires, ors des croix et des ostensoirs, constellations des cierges dans l’ombre des arceaux, grondements harmonieux des orgues. Tout cela sans doute, ce n’était point le Parthénon, ce n’était point les Panathénées ; mais cela riait aux yeux et aux cœurs ; c’était encore de la beauté. Et ces maudits réformateurs ne veulent rien souffrir de plaisant ni d’aimable. Voyez-les grimper en noirs essaims sur les portails, sur les socles, sur les pinacles, sur les clochetons, et qui frappent de leur marteau stupide ces images de pierre que les démons avaient taillées d’accord avec les maîtres d’œuvres, ces façons de saints assez bons hommes et ces gentilles saintes, et ces idoles touchantes des vierges mères pressant leur nourrisson contre leur sein. Car, pour être juste, un peu de paganisme agréable s’était introduit dans le culte du Dieu jaloux. Ces monstres d’hérétiques extirpaient l’idolâtrie. Nous fîmes de notre mieux, mes