D’autres bibliothèques contiennent plus abondamment ces reliures vénérables par l’ancienneté, illustres par la provenance, suaves par le grain et le ton de la peau, précieuses par l’art du doreur, qui a poussé les fers en filets, en dentelle, en rinceaux, en fleurons, en emblèmes, en armoiries, et qui, de leur doux éclat, charment les yeux savants ; d’autres peuvent renfermer en plus grand nombre des manuscrits ornés, par un pinceau vénitien, flamand ou tourangeau, de fines et vives miniatures. Aucune ne surpasse celle-ci en belles et bonnes éditions des auteurs anciens et modernes, sacrés et profanes.
On y trouve tout ce qui nous reste de l’antiquité ; tous les Pères de l’Église et les apologistes et les décrétalistes, tous les humanistes de la Renaissance, tous les encyclopédistes, toute la philosophie, toute la science.
C’est ce qui fit dire au cardinal Merlin, quand il daigna la visiter :
— Il n’y a pas d’homme qui ait la tête assez forte pour contenir toute la science amassée sur ces tablettes. Heureusement que ce n’est point nécessaire.